Selon la culture noire, il y a une croyance en l’existence de deux mondes : visible et invisible, constamment en interconnexion. La croyance dans les ancêtres et dans les esprits où les morts ne sont pas morts et où sont entremêlés les causes de la maladie et de la mort.
La cosmogonie de l’homme de Drehu (Lifou) est identique à celle des autres frères noirs : le cosmos du Loyaltien de Lifou est constitué d’un seul et même monde qui englobe des Invisibles situés hors de l’espace et du temps des Vivants et le monde des Vivants.
Il ne distingue pas un règne animal, un règne végétal, un règne minéral car il n’y a qu’un règne universel qui englobe tous les êtres, toutes les existences d’un monde Invisible appartenant au temps historique.
Dans ce monde où tout est vie et vivant, il n’y a pas de néant ni d’anéantissement car la vie s’y perpétue. Le cosmos est un œuf qui entre Ciel et Terre renferme tout ce qui est avant comme ce qui est après. L’Homme est un élément du cosmos, comme l’Atome est un élément de la Molécule. C’est pourquoi la Mort n’est pas le néant car elle est source de vie.
Au plan cosmique, la mort n’est pas réservée qu’aux humains : l’animal et le végétal aussi connaissent la Mort et le Minéral également a ses propres transformations. Le fruit qui meurt est séparé de la plante vivante puis il se transforme en un nouveau vivant.
Au plan humain, pour le mort, la vie se perpétue dans le Fils vivant, qui est pour les parents l’honneur de se perpétuer et par le clan, la chance de survivre. Pour le confirmer, dans chaque clan, il y a un certain nombre de noms père-fils, de tante à nièce, etc… Les disparus du clan sont présents dans celui qui porte avec le sang, leur nom.
Ainsi, le clan est un corps social dans lequel les défunts, les vivants et les futurs enfants font partie d’une même communauté qui existe avant le Vivant et qui continue après lui. La lignée est bien le terme qui convient pour désigner ce « suivi » dont le vocable en drehu est « Xötrapan » (lignée antérieure), ascendance et succession.
Le cycle cosmogonique de l’existence : la mort est comme la suite de la vie (dixit le Vieux Djenema Dreuko, le Gardien des Flèches Faîtières)
C’est une nouvelle étape ajoutée à l’existence dans le cycle cosmogonique qu’elle accomplit. Elle en est comme le quatrième âge : après l’enfance, l’adolescence et l’état adulte, la vieillesse incarne la parole par excellence : celle qui harmonise.
Le « Qatr » est l’expérience du vécu et la sagesse, il est le conseil de la société humaine et la source de son éthique, il est le lien entre les vivants et les disparus en étant placé au seuil de l’outre-tombe.
La mort apparaît comme un recyclage de la vie. Le grand-père et son petit-fils forment une dualité « tremapin » (lien grand-père\petit-fils) sur laquelle le cycle cosmogonique va se refermer et continuer à tourner.
Le « Qatr » va passer par la maladie, le « mec » pour mourir et son petit-fils va passer par la naissance, le « mel » pour venir au monde. C’est le triangle inscrit dans un cercle.
La maladie est vis-à-vis des morts, ce qu’est la grossesse vis-à-vis des vivants et le nouveau-né est pour les vivants ce qu’est le défunt pour les morts.
Pasteur Lawi lors d’une conférence du 25/11/1992 => le Mélanésien ne connaît pas la mort car on meurt pour vivre avec les morts et on naît pour vivre avec les vivants.
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